Seydou BADIANE

Mbour (Sénégal) : formation de Web-ambassadeurs

Blogueur-Mbour_Fescum_seydoubadianeDe nos jours, les technologies de l’information et de la communication sont incontournables dans tous les domaines.

D’une part,  des millions de personnes envoient chaque jour des données sur la toile, d’autre part ce même nombre de personnes lisent et utilisent ces données.

Par conséquent, le web peut être considérer  comme un lieu de « rendez-vous  du donner et du recevoir ». Dès lors, chaque pays, chaque citoyen doit y apporter sa participation et surtout les jeunes qui composent le plus grand nombre des utilisateurs d’internet.

« Éviter que nos jeunes deviennent des analphabètes de types nouveaux. »  C’est ce que nous disait le Ministre Mary Teuw Niane dans un discours. Ici, il  voudrait dire simplement que ceux qui ne maitrisent pas les TIC peuvent être considérer comme des  « analphabètes de types nouveaux », et j’ajouterai, qu’ils sont des analphabètes modernes, voire du 21ème siècle.

Nous pouvons penser que c’est tout cela que les organisateurs du Festival des cultures de Mbour (Fescum) ont compris.

Mais aussi, la blogosphère sénégalaise est quasiment  concentrée à Dakar, la capitale du pays. Il est rare de voir un blogueur  habitant dans les régions de l’intérieur.

C’est surtout ce qui a incité Pape Amadou BA dans cette initiative, d’inviter le Réseau des blogueurs du Sénégal à participer à ce rendez-vous culturel.

« Je vis à Dakar et je voyais beaucoup de choses qui se faisaient dans le domaine des TIC. Contrairement à Mbour, les jeunes n’avaient pas cette occasion de découvrir toute l’importance de ces outils comme le blogging, Twitter et autres. C’est ainsi que j’ai profité de ce cadre du festival pour inviter le Réseau Blogueurs du Sénégal,  afin d’échanger avec ces jeunes pour qu’ils découvrent cet écosystème et qu’à la fin, eux aussi qu’ils puissent démultiplier cette action. » Nous dit-il.

C’est dans ce principe que le RBS a été invité pour participer à ce rendez-vous culturel. Une équipe de quatre blogueurs s’est déplacée dans la capitale de la petite côte pour partager expériences et savoir-faire dans le domaine du blogging.

Ainsi, 10 jeunes ont été formés dans les outils du web 2.0. L’e-réputation, la création et  la gestion d’un blog, l’utilisation des réseaux sociaux et le partage de contenu sur les réseaux, le montage vidéo et les moyens de diffusion, les techniques d’écriture journalistique et de rédacteur web ont été les principaux sujets abordés lors de cette formation.

« J’ai beaucoup appris. Déjà, je pense aider ma mère dans son commerce. Je vais pouvoir utiliser les réseaux sociaux pour mieux faire connaitre les produits cosmétiques et les tables de bureau qu’elle vend. » Explique une participante, Sophy Sow, étudiante en Santé et hygiène.

Son camarade Fallou Ndiaye, élève en classe de seconde,  lui se prononce ainsi : « Je suis fier d’être choisi pour participer à cette formation. Je ne savais même pas comment créer un blog, mais maintenant j’en ai créé un qui va parler du tourisme et de l’artisanat ici à Mbour. »

Pour Coumba Diamé, ce qu’elle a appris va lui permettre de créer son blog où elle parlera des activités de sa ville.

« Je ne savais pas qu’il y avait quelque chose de si important derrière des réseaux sociaux comme Facebook et Twitter. Car, je les utilisais seulement pour discuter avec mes amies. Du coup, avec cette formation je comprends mieux. Et je compte former d’autres jeunes de Mbour pour montrer toute la richesse de la ville sur internet. » Nous fait comprendre une autre participante,  Racky Labo Bintou Aidara, étudiante Banques-Finance et Assurance.

Quand à Binta Ndiaye, étudiante à la FASEG, elle s’exprime en ces mots : « Ces deux jours de formation ont été très riches. Moi je ne savais même ce que  voulait dire blog ? Je peux dire que j’en ai appris énormément et je pense pouvoir en faire bénéficier à d’autres jeunes de ma localité. »

Pour le coordonnateur du FESCUM, les femmes transformatrices de produits locaux doivent pouvoir bénéficier de cette formation à travers ces jeunes, « cela nous tient à cœur » martela-t-il. Car « elles font des produits qui ne sont pas connus, non seulement des Mbourois mais qui méritent d’être connus à l’échelle internationale. Pour cela nous comptons sur ces jeunes qui viennent d’être formés ». D’après lui, les conseillers municipaux et la Mairie aussi en ont besoin, pour que la ville ait beaucoup plus de visibilité sur le plan national et international. « Cela ne peut pas se faire sans internet. »

M. Niang, agent de la Mairie qui est chargé de l’artisanat ajoute que « cette formation donne l’occasion aux artisans du Village artisanal de faire connaitre leurs produits au niveau international. Car ils avaient même sollicité la Mairie dans ce domaine. »

Ils sont dix jeunes qui sont aujourd’hui, sur internet, les « web-ambassadeurs » de la ville de Mbour, la plus grande destination touristique du Sénégal. Ils « font partie de la grande famille de la blogosphère sénégalaise maintenant. »

« Mbour est une ville culturelle. Et c’est à travers ce que vous avez appris et de vos blogs que vous pourriez parler de votre ville. Ceci vous permet de créer du contenu pour Mbour. » Confie le Coordonnateur du RBS, le journaliste-blogueur, Basile Niane, à ces nouveaux adeptes du blogging.


Entretien avec Stefano AMEKOUDI: « Utiliser les logiciels libres pour être plus compétitif sur le marché »

Stephano AMEKOUDI Les 10 et 11 mai passés, Mozilla Sénégal a célébré le Mozsnday, dont le thème était « Le web en tant que plateforme ».  Et durant deux jours le web libre et l’innovation ont été célébrés à Dakar.

Ainsi, nous avons profité de ces moments du libre pour poser quelques questions à l’un des membres de la plus grande communauté des logiciels libres de Dakar : Dakar Linux Users Group (DakarLUG). Il s’appelle Stefano AMEKOUDI. Il est  le Directeur du Campus numérique de l’Agence Universitaire de la Francophonie de Dakar.

 

Vous avez fait une présentation, pouvez-vous nous rappeler sur quoi  portait          -elle ? 

J’ai parlé de logiciels libres de façon générale, en abordant les aspects fondamentaux, définition de logiciels libres, la culture du libre, la communauté, comment contribuer avec toutes les formes et j’ai aussi fait une petite emphase  sur les distributions Linux et Linux en particulier. Car nous avons fait une install party, une fête d’installation dans l’après-midi.

 

Pouvez-vous nous expliquer un peu le concept de libre et d’open source. C’est quoi un logiciel libre et c’est quoi un logiciel open source ? Car c’est un peu confus dans la tête de beaucoup d’internautes.

 

Pourtant c’est simple. D’abord, un  logiciel est dit libre s’il respecte quatre choses. On parle de quatre libertés de logiciel : la première liberté qui donne le droit à l’utilisateur de pouvoir disposer du logiciel et de l’utiliser à n’importe quelle fin. La deuxième qui donne le droit de pouvoir étudier le logiciel, de voir son comportement et de l’adapter à ses besoins. La troisième liberté qui est la possibilité de redistribuer un logiciel, le mettre en téléchargement, le donner à n’importe qui. La dernière qui est la liberté de pouvoir améliorer le logiciel s’il ne répond pas  à vos besoins, de voir et mettre à disposition des améliorations que vous avez faites.

Donc, vous voyez bien, parmi ces quatre, il y a deux qui nous disent, pouvoir modifier le logiciel, pouvoir l’étudier, pouvoir l’améliorer. On ne peut pas faire cela si on n’a pas accès à ce code que le programmeur, le développeur a fait. C’est ce qu’on appelle le code source ou le programme du logiciel. Mais aussi les quatre libertés des logiciels libres donne droit aussi à mettre à la disposition et à ouvrir le code source. En opposé, dès qu’une de ces quatre libertés est brimée, le logiciel n’est plus  libre.

Cette définition a été mise en place par l’un des pères du logiciel libre. C’est lui qui a développé l’un des gros outils qui est GRUB mais qui, surtout a mis en place cet aspect juridique des logiciels libres. Un logiciel n’est défini que par sa Licence. Ce sont les Licences libres qui font qu’un logiciel est dit libre. Et l’un des pères qui a écrit cette licence, la première, s’appelle Richard Stallman.   En opposé de sa fondation, Free Software Foundation, il y a eu un autre penchant qui est OSI (Open Source Initiative), l’organisme qui définit aujourd’hui ce que c’est un logiciel à open source. Eux sont plus orientés vers l’aspect technique. Donc, juste l’ouverture du code. Aujourd’hui un logiciel peut avoir son code source ouvert, disponible mais brider par exemple la liberté de pouvoir redistribuer. En résumé un logiciel peut avoir le code source ouvert mais tant que les trois autres libertés ne sont pas à la disposition de l’utilisateur, il n’est pas libre. Un logiciel libre est toujours ouvert ou bien son code source ouvert mais celui à code source ouvert n’est pas n’est pas forcément un logiciel libre.

 

Parmi ces deux logiciels, lequel peut-on télécharger gratuitement sur internet ?

 

Il faut faire attention à ce mot que tu viens d’utiliser, « gratuitement ». On a défini les quatre libertés tout à l’heure : utiliser à toute fin, copier, redistribuer, étudier et améliorer. En aucun moment on a dit pour copier il faut faire gratuitement. La notion de valeur financière ne fait pas partie des quatre libertés    . Un logiciel peut être libre mais pour l’acquérir on peut te demander de payer. Le concepteur peut dire qu’il a besoin de café pour faire son travail. Donc il faut payer pour ça. Le tant de travail, de jours qu’il a passé pour créer son code, il peut demander à être rémunérer. Mais ce que je veux dire, c’est simplement quand vous aurez le logiciel, vous pouvez en faire ce que vous voulez avec. Libre ne veut pas dire gratuit.

Mais c’est parce que, généralement on  dit que vous pouvez redistribuer et copier. C’est cela qui fait qu’une bonne partie des logiciels libres est gratuite.

 

Selon vous, quel impacte pourra avoir ces logiciels libres dans les TIC ici en Afrique ?

 

Dans ce monde de concurrence où nous vivons, les entreprises des pays développés ont plus d’opportunités que nous pour accéder à des outils, à des financements. Le milieu universitaire, de l’éducation a plus de subventions. Or, pour que nous, pays sous développés en Afrique, puissions  être plus compétitifs, pour créer de la valeur, il faut que nous puissions trouver des moyens de pouvoir être en mode de « co-mpétition ». C’est-à-dire, être en coopération sur les chaînes de valeurs où, nos sociétés, nos entreprises pourront y gagner et aller sur les chaines où nous avons de la valeur ajoutée.

L’exemple le plus simple est celui de Linux où de grandes sociétés comme IBM, Hp, Cisco et Oracle mettent de la valeur en donnant du temps de travail de leurs ingénieurs afin de développer cet outil. Parce que  si Linux est bon, plus ils pourront vendre leurs produits. Ils contribuent à faire développer l’outil et ils  rentrent en compétition sur le marché dans le domaine où ils ont de la valeur ajoutée. C’est comme ça que nous devons réfléchir aujourd’hui en nous mettant de la matière dans le logiciel libre. Si nos communautés collectives, nos mairies se mettent ensembles, en disant par exemple nous avons besoin d’un outil de gestion pour la mairie. Au lieu de recruter un ingénieur qui coutera cher, donnons tous ensembles un peu de temps à nos techniciens qui vont contribuer sur un projet. Ce dernier sera libre, d’autres personnes vont  contribuer aussi pour qu’il grandisse rapidement. Ainsi, il va répondre plus à nos besoins et le coût sera réduit. Pour qu’une université comme celle de Dakar achète un logiciel, cela lui coutera des millions.  Dans ce cas, l’argent peut être utilisé dans la construction d’un bâtiment ou la formation de professeurs. Ces logiciels nous permettent de créer de la valeur, d’être plus compétitifs, de maitriser le coût de nos achats, de gagner dans « l’interopérabilité » de nos systèmes. Si on a un logiciel aujourd’hui, demain on ne sait pas si la société qui l’a développé existera ou pas ? Et si la société meurt, on commence à se tirer les cheveux, en se demandant comment faire pour que nos logiciels continuent à vivre ? Ce n’est pas le même cas avec un logiciel libre où mal gré que  celui qui l’a développé meurt, le logiciel est dans la communauté. Cela permet d’avoir une souveraineté sur nos données.

Voilà tous ces éléments qui font que nos Etats, nos administrations et nos pouvoirs public doivent faire le pari des logiciels libres. Autre chose, un ingénieur qui s’investie dans un logiciel libre est connu  partout dans  le monde entier, parce qu’il y a ce concept de faire réseau de méritocratie qui est à l’intérieur.

 

D’après tout ce que vous avez développé, peut-on dire que le futur, l’avenir des TIC, c’est le libre ? 

 

Dans le milieu universitaire on peut soutenir cela. On gagne en recherche et développement parce que la communauté contribue. Et en même, on contribue à la formation de futurs cadres, de futurs ingénieurs, de futures compétences. On crée de la valeur qui se renouvèle, qui ne s’arrête pas.  La recherche scientifique est basée sur le principe selon lequel, mon travail est ouvert. Ce qui permet de faire en sorte que la recherche de l’un débute par les résultats de l’autre. L’avenir des technologies de l’information dépend de cela. La preuve, c’est que toutes les statistiques montrent que l’innovation dans les TIC provient de ces logiciels libres.

 

 En bonus, voir la vidéo


Le savoir, la politique, l’argent et Léopold Sédar Senghor ?

Crédit Photo-RFI
Crédit Photo-RFI

Un jour du 25 avril, j’ai reçu un mail intitulé Invitation, dont le contenu est ceci : « l’Institut d’Etudes Politiques Léopold Sédar SENGHOR  de DAKAR « IEP-DAKAR » vous convie à sa leçon inaugurale. Elle sera dispensée par l’Honorable Président de l’Assemblée  Nationale, M. Moustapha NIASSE en présence du Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche M. Mary Teuw NIANE.

Thème : Ethique dans la Gouvernance Institutionnelle,  l’Exemple du Parrain : Léopold Sédar SENGHOR« 

 Voici une belle occasion pour nourrir encore mon esprit ! Moi qui aime tant les panels, les symposiums, les débats, les tables rondes ou les conférences.

Un thème dont tous les mots ont attiré mon attention. D’un côté, Ethique et Gouvernance et de l’autre, l’Exemple de LSS. Un thème d’actualité. Un sujet qui me préoccupe en tant citoyen sénégalais voire en tant que jeune africain.

Qui était Léopold Sédar Senghor ?

Léopold Sédar Senghor, c’est ce défenseur de la race noire, c’est cet ami de Césaire avec qui il a prôné la Négritude chez les noirs. Lui c’est ce poète, le premier Africain agrégé de Grammaire et le premier à intégrer l’Académie française. Il exhortait la rigueur dans la rédaction et l’expression en langue française. Il fut l’un des précurseurs de la Francophonie. Cet homme fut le premier Président de la République du Sénégal dont il est  l’auteur de l’Hymne national. C’est un Président qui n’a pas attendu que son peuple lui dise on ne veut plus de toi. Car, il a quitté le pouvoir de son plein gré en cédant la présidence à son premier ministre, Abdou Diouf.

LSS est un homme qui a un attachement incommensurable à la culture. Et je n’étais pas surpris quand le  Professeur du jour Moustapha Niasse nous dit ceci dans son discours: « Le  parrain de l’IEPD a  bu abondamment à la source de ces penseurs et de ces savants grecs et, par la suite, latins et aussi  arabes, qui avaient tous compris, très tôt, que la curiosité intellectuelle et le goût des découvertes, la recherche acharnée des réponses aux questions que l’homme se pose sur l’univers, étaient les voies les plus sûres pour entrer dans les vastes espaces du savoir et du savoir-faire. »

Un homme qui avait peur de l’argent

LSS, c’est ce Président de la République qui « jusqu’à sa retraite ne savait même pas distinguer les billets de 10.000f, 5.000f et 1.000f. » affirme le conférencier. D’après ce dernier, Il ne connaissait pas l’argent. Et c’est quelqu’un qui avait peur de l’argent. Il était bouleversé et tremblait, quand le roi d’Arabie Saoudite lui avait offert 500 millions de francs CFA (1 million de dollars). Senghor s’est demandé qu’allait-il faire avec une résidence en Maroc, lorsque ce même roi lui a fait cadeau d’une maison.

Imaginez si c’était l’ex Président sénégalais, Abdoulaye Wade ? Lui qui se baladait avec des mallettes de millions. Argent qu’il  offrait souvent aux personnes venues lui rendre visite au palais présidentiel.

LSS est cet homme d’Etat qui avait une philosophie politique était fondée sur une idée. Il disait : « En politique, l’ennemie c’est la famille. Il vaut mieux autant qu’on le peut éloigner sa famille quand on est un dirigeant politique. »

Mes amis imaginez encore si c’était le troisième Président de la République de mon pays ? Si Wade avait compris cela, je pense qu’il n’allait pas faire de son fils ministre du ciel et de la Terre.

LSS était un homme mythique. Pour connaître qui était-il ? Il faut se poser plusieurs questions :

[…] Comment était Solon ? Comment était Soundiata Keïta ? Qui était Samory Touré, El Hadj Omar, Cheikh Ahmadou Bamba, … ? « Senghor se confondait avec Kayah Manghan. » confie M. Niasse.

Si je pouvais ?

Ah ! Si je pouvais ressusciter Senghor pour qu’il vienne enseigner aux politiciens sénégalais c’est quoi la politique, c’est quoi l’éthique et c’est quoi un homme d’Etat ?

Ah ! Si je pouvais ressusciter Senghor pour qu’il vienne enseigner aux jeunes sénégalais qui sont aujourd’hui adhérents du système LMD (Lutte, Musique, Danse) ce que la quête du savoir, la curiosité intellectuelle peut apporter à la vie humaine et,  à un  peuple ?

 


Mozilla Sénégal célèbre le Mozsnday’13: pour un web libre, ouvert et innovant

 mozsnday

Mozilla Sénégal célèbre le Mozsnday’13, troisième de ce genre, l’édition de cette année a pour thème : « Le web en tant que plateforme « .

C’est le plus grand événement organisé par Mozilla Sénégal. Ainsi il réunira  tous les acteurs des TIC, programmeurs, designers, blogueurs, étudiants, professeurs, entrepreneurs  et décideurs du web.  L’objectif c’est de regrouper tous ces acteurs, ces artisans de la Toile pour réfléchir et échanger sur le web et son futur. Une occasion qui permettra de trouver des moyens pour rendre Internet plus libre, plus ouvert et surtout plus innovant.

 » Le projet Mozilla est une communauté mondiale de personnes qui pensent que l’ouverture, l’innovation et la saisie des chances qui nous sont offertes sont les clés de la vitalité d’Internet. Ces principes ne se concrétiseront pas d’eux-mêmes. Des personnes sont nécessaires pour rendre Internet ouvert et participatif, des personnes qui agissent en tant  qu’individus, qui travaillent dans des groupes et qui y mènent d’autres. »

C’est dans ce sens que l’équipe de MozillaSn vous donne l’occasion de partager vos créations, vos innovations et vos projets sur les technologies du web avec toutes ces personnes qui ont décidé de réécrire l’Histoire de l’internet. Quel que soit votre domaine, rejoignez  les Moziliens durant ces deux jours de web libre au Sénégal et partagez votre savoir ou votre expérience.

L’événement aura lieu le vendredi 10 mai et le samedi 11 mai 2013 au campus numérique de l’Agence Universitaire de la Francophonie (AUF) de Dakar, derrière l’Ecole supérieur polytechnique de l’UCAD.

Vous voulez assister, inscrivez-vous

Si vous voulez faire une présentation, c’est par ici

 


Foire artisanale de Mbour, une occasion pour donner plus de visibilité au « Tourékunda « , une équipe de football locale

tourékundaAprès une journée d’échanges avec les jeunes blogueurs de Mbour, j’ai effectué un petit crochet à la foire artisanale, organisée à quelques pas de l’hôtel de ville.  Une innovation de taille dans le cadre du Festival des cultures de Mbour (Fescum) qui a démarré depuis le 22  et qui vient de prendre fin ce dimanche 28 avril.

Oui ! Comme toute foire, et surtout toute foire à la sénégalaise. La première chose qui attire l’attention lors de ces événements c’est l’ambiance. Les commerçants sénégalais savent manifester cette gaité naturelle et communicative qui est en eux.  Ces derniers attirent les visiteurs par des musiques de tous genres et des chansons divers, une vraie fougue. C’est dans ce bruit confus de voix nombreuses, dans cette foule innombrable, cette marrée humaine que je me suis faufilé afin de m’imprégner des différents contenus de cette exposition commerciale. Malgré ma petitesse, ce fut très difficile de passer d’un stand à un autre. Il y avait énormément de monde. C’est la première fois, et peut-être, c’est pourquoi chaque « Mbourois » s’est dit, il faut que j’aille visiter, découvrir à quoi ressemble ce marché populaire.

A la foire de Mbour vous trouverez des stands qui exposent sur tous les types de produits vendus sur le marché. Des produits alimentaires, des produits de soins corporels, des produits vestimentaires et,  vous trouverez même un stand où il n’y a pas de produits à vendre mais de simples informations des images à faire passer auprès des visiteurs. Et moi, c’est ce stand qui a attiré mon attention.

A l’instar de tout blogueur, quand je vois une chose intéressante, la première idée c’est de prendre une photo. Du coup, j’ai commencé à immortaliser ces moments qui se déroulaient devant moi dès que j’ai aperçu ce  kiosque où des maillots verts, des tee-shirts blancs et des photos en noir blanc ou en couleur sont accrochés. Et à  l’intérieur de ce kiosque pas de femmes.  Mais rien que des hommes. Ces derniers étaient des supporters de l’équipe de la petite côte. Ah oui, ce sont les fans de l’équipe « Tourékunda » qui sont là pour partager les époques inoubliables de ces  » maillots verts  » qui  représentent dignement le premier site balnéaire du Sénégal (Mbour) aux compétitions nationales de football.
« Trac », « trac », une, deux photos prises, aussitôt, tous les yeux du stand sont automatiquement braqués sur  ce monsieur avec un smarthphone à la main, celui qui a un caméscope sur l’autre main. Oui, ce petit monsieur qui a sur son dos un gros sac. Au même moment je me suis approché pour me présenter pour pouvoir poser quelques questions.
Pouvez-vous me parler de l’objet de votre présence ici à la foire artisanale, qui êtes-vous, quelles sont vos impressions par rapport à l’organisation de cette foire ? Waouh ! Un casse tête  ou une « brise langue » pour ces messieurs qui bavardaient aisément il y a de cela quelques secondes. Loin de là, c’est parce que simplement j’avais expliqué que le contenu sera publié sur internet. Aussitôt, il n’y a plus de responsable pour le stand, plus de représentant. Chacun me disait « il faut demander à ce monsieur, c’est lui qui a plus d’infos sur cela. » Mais voilà, après quelques minutes de négociations, un monsieur accepta de répondre à mes questions.
Tourékunda, un long cheminement
 « Nous sommes là pour donner plus de visibilité à l’équipe, pour montrer les ambitions de l’équipe sur la ville de Mbour […] Nous voulons laisser nos traces sur tout ce qui se  fait, non seulement à Mbour mais dans la petite côte. »
Il faut le savoir, c’est un log cheminement qui a fait aboutir l’équipe à ce niveau où elle est aujourd’hui.
En réalité elle a débuté étant une équipe de quartier. Une  équipe de « Navétane « , mais qui a changé de nom au fur et mesure de ses progrès. D’abord elle portait le nom de Real, puis celui de Mango Suma. Ensuite, Ifamondi, et enfin « aujourd’hui Tourékunda, l’équipe fanion de la petite côte. » A partir de ce nom, l’équipe la structure de quartier pour ainsi devenir une équipe pour la ville de Mbour, une équipe qui représente toute la région de Thiès.

 Pour vous rappeler, l’équipe à gagné la coupe du Sénégal en 2010. Pour l’année 2011, elle a été battue en finale par le Casa Sport, une équipe du Sud, précisément de la ville de Ziguinchor.


Pourquoi Karim Wade doit être arrêté?

Karim WADE et Abdoulaye WadeC’est sous Wade que le mot milliard est devenu banal dans la bouche des Sénégalais.

Dans un pays aussi pauvre comme le Sénégal, on voit un ancien ministre dont la fortune est estimée 700 milliards de francs CFA, ce qui équivaut à plus d’un milliard d’euros. Une somme qui dépasse le budget de ce pays sous le régime d’Abdou Diouf il y a de cela moins de quinze ans.

C’est sous le régime d’Abdoulaye Wade, pape du « Sopi », que le citoyen de ce pays de la Teranga se comporte sans scrupule dès qu’il s’agit d’un moyen d’acquisition de cette « divinité » qui subsiste encore, je veux dire l’argent. Durant ces douze dernières années, j’ai vu le Sénégalais prêt à échanger sa dignité, sa personnalité pour de l’argent. C’est durant ces dernières années que la corruption est devenue une vertu pour le riche, l’administrateur, le justicier, le chef d’entreprise, le chercheur d’emploi, etc. Il n’y a plus de valeurs morales chez le Sénégalais, plus d’éthique dans cette société. Or, ce sont ces valeurs qui doivent diriger l’activité et la vie de l’Homme, ce sont elles qui font de nous des humains.

Lors des deux mandats du président Wade, plus de cent ministres se sont succédés dans les différents ministères, même cas pour plusieurs directeurs généraux. Aujourd’hui, seuls quelques uns ont été convoqués par la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI). Et aucuns n’ont été arrêtés, personne parmi leurs ex-collaborateurs, leurs camarades de parti n’a dit un mot, ni organisé de marches, encore moins de menaces à l’endroit des avocats de l’Etat ou des cambriolages dans des maisons et des incendies criminels.
Par contre, quand c’est Karim Wade, fils d’Abdoulaye Wade qui est convoqué, on se mobilise. Quand il est arrêté on organise des marches, on s’insurge contre les autorités judiciaires, contre les journalistes qui ont décidé d’informer le peuple sur ce crime économique orchestré par « Laye ndiombor » et sa famille.
Qui parmi les Sénégalais n’a pas apprécié le fait de demander à cet enfant prodigue, ce fils dont le père disait qu’il est le plus intelligent des Sénégalais, de rendre compte après avoir géré des biens publics.

Arrestation de Karim Wade, une demande sociale
D’abord, ils sont nombreux mes concitoyens qui ne le connaissaient pas. Ce qui veut dire que Rimka ne s’intéressait pas à la politique, malgré que son père soit un « monument ».
Mais dès que le papa arrive au pouvoir après plus de vingt ans de luttes politiques, le nom et l’image de Karim commencèrent à envahir nos yeux et nos oreilles.
Ensuite, avant ses fonctions ici dans le pays, lui et son père n’avaient pas cette fortune. Puis, il a occupé des postes stratégiques où il a eu à gérer des fonds qui s’élèvent à des milliards. A mon avis, cela suffit comme argument pour demander à Karim de rendre compte de sa gestion.
Enfin, nous le savons tous, ce n’est pas le président actuel, Macky Sall qui a mis en place la CREI. Cette dernière existe depuis le temps d’Abdou Diouf. Du coup, je ne peux pas comprendre, pourquoi ces soi-disant hommes politiques ou politiciens crient partout et se plaignent contre cette Cour.
Qui peut redorer l’image de cet homme, dont le père avait démontré les ambitions dans son parti politique et dans le gouvernement. Je dis non, ce n’est plus possible de donner une autre image de ce descendant dont le père avait voulu donner une ascension arbitraire, une ascension despotique dans la société et le gouvernement sénégalais.

C’était parti pour la succession de son père à la tête du PDS, lorsqu’il fut nommé conseiller spécial auprès de papa Président. Donc, c’est le coup de sifflet qui donna le départ pour un marathon dont l’objectif est d’arriver au Palais de la République et de prendre le fauteuil du père.
Comme un but bien défini a été fixé au sein de la famille. Rimka devient le bras droit, le conseiller, le spécialiste, le technicien, voire le seul expert dans tous les domaines. Tous les grands projets de l’Etat qui font couler des milliards de francs CFA lui sont délégués. Grand père Wade lui confie la construction de l’Aéroport international Blaise Diagne, l’Agence nationale pour l’organisation de la Conférence islamique à Dakar, l’énergie, etc.
Pourquoi à une période, il est étiqueté « Ministre du ciel et de la Terre » ? Ce n’est pas une imagination gratuite.
Karim Wade est un Sénégalais, Karim Wade a géré des milliards qui appartenaient au peuple sénégalais. Karim Wade a choisi d’être un politicien d’où un homme public. Aujourd’hui il détient des biens qu’il n’avait pas il y a de cela dix ans, des biens présumés mal acquis. Par conséquent, son arrestation n’est pas contraire à la loi ni à la morale encore moins au bon sens.

Seuls les politicards qui crient
Mais quand nous sommes dans un pays comme le sien où, pour être un bon politicien il faut être un menteur, un ingrat et un indigne. Dans un pays où on se lance dans la politique pour des fins personnelles qui ne sont rien d’autre que la situation financière. Quand nous sommes dans un pays où l’argent est une divinité, dans un pays où l’avarice est une vertu, on ne sera pas surpris de voir des politicards défendre l’un des plus grands criminels financiers de l’Histoire. Karim est quelqu’un qui a eu la malchance d’avoir un père trop ambitieux sur tous les plans. Des ambitions qui sont devenues fatales pour son dauphin.

Néanmoins tout n’est pas mauvais sous Wade. Il a beaucoup changé dans ce pays, surtout en ce qui concerne les infrastructures et le train de vie de certains Sénégalais. Par ricochet, il a englouti les valeurs morales qui doivent être le principe d’une société humaine.


Ministre Mary Teuw Niane: « Il faut réformer le système pour ne pas sacrifier nos jeunes. »

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Bocar Sow:  Monsieur le Ministre, si vous voulez que les étudiants déboursent 150 000 F pour l’inscription dans une école doctorale, Veillez à ce que cette dernière puisse fonctionner de manière acceptable.

                                                                 

 

M. Mary Teuw Niane: Ce que je peux lui dire, c’est que les contributions des étudiants vont être encadrées. Je peux donner l’exemple de Saint-Louis, où à l’époque et en accord avec les étudiants, nous avons créé la contribution de l’étudiant à sa formation et cette contribution était encadrée par les textes. Les ressources étaient réparties. Donc il a tout à fait raison de dire que les contributions de l’étudiant doivent être encadrées, la gestion doit être transparente, qu’il y ait reddition des comptes et que les étudiants participent à la gestion de l’argent qu’ils mettent sur la table. Ça, je suis tout à fait d’accord avec lui. Il faut que ce que les étudiants vont apporter retourne à la formation et à le mettre dans les meilleures conditions de travail.

abMoulaye  Abdallah Soumaré: Je demande au Ministre si  c’est vrai que les prix des tickets de restauration vont augmenter ?

                                                              

M. Mary Teuw Niane: Il y aura sans doute une étude de faisabilité au niveau des œuvres sociales, du coût des chambres, etc. Les gens qui payaient en 1963, 3000 F la chambre, ce n’est pas raisonnable de payer le même montant en 2013. C’est la même chose, payer 6000 F les droits d’inscription, 4300 F et quelques en 1963, ce n’est pas de payer la même chose actuellement. Ce n’est pas raisonnable ! Et il faut dire aux gens ce qui est raisonnable.

Nous notre objectif, c’est que nos universités publiques forment des étudiants de même qualité ou de meilleures qualités que des étudiants qui vont se former à l’étranger. Comme c’est dit dans la concertation, le label « Étudier au Sénégal » est pour nous un label qu’il faut développer. On ne peut le développer dans la médiocrité.

Est-ce qu’il faut continuer que les étudiants s’entassent comme ils s’entassent dans les amphithéâtres ?

Non ! Il faut changer cela. Et pour changer cela, il faut que chacun apporte une part de sa contribution.

Je mettrai une commission ad hoc dans les jours à venir. Et quand le Centre des œuvres universitaires (COUD) et le Centre régional des œuvres universitaire de Saint-Louis (CROUSS), l’audit aura été faite, parce que il faut un audit pour voir comment ça marche. Et après il y aura une commission ad hoc dont les étudiants seront membres pour fixer des prix raisonnables, mais les prix pratiqués aujourd’hui ne sont pas raisonnables.

NorbertNorbet Sagna- FASEG: Jusqu’à ce moment, il y a des bacheliers non orientés. Est-ce que vous pouvez rassurer à tous ces nouveaux bacheliers qu’ils seront orientés ?

                                                                                                                                          

A partir d’aujourd’hui il n’y aura plus. Pour tous ceux qui en ont demandé. Le gouvernement soucieux de donner une formation supérieur aux étudiants leur a offert la possibilité de les orienter dans les établissements qui ont des filières accréditées par le CAMES. Tous ceux qui l’ont demandé par notre ont été orientés. Ceux qui ne sont pas orientés c’est parce qu’ils ne l’ont pas voulu. Il n’y a aucun parmi les 6638 étudiants qui se sont volontairement inscrits qui n’est pas orienté.

Monsieur le Ministre, comment un professeur d’université peut rester jusqu’au 6 du mois sans percevoir son salaire?

Oui c’est vrai. Pour ce mois ci il y a eu un retard dans le payement des salaires. Vous avez d’ailleurs vu une des recommandations de la CNAES qui est l’équilibrage des budgets des universités . Depuis maintenant presque vingt ans les budgets ne sont pas équilibrés. Ce qui fait que ce sont des budgets sur sept à huit mois, parfois dix mois de salaires. Et évidemment le budget étant donné aux universités par quart, quand le trimestre se termine cela veut dire que le troisième mois n’est pas couvert. Et vue l’organisation du ministère de l’économie et des fiances, il faut attendre que le quatrième mois débute pour pouvoir libérer la deuxième tranche et donc, c’est cette situation que nous avons vécu. Mais ce que je peux dire c’est que le ministère de l’enseignement supérieur et des recherches, la primature et la présidence de la République ont une forte volonté pour que l’équilibrage puisse se faire. C’était une des recommandations du comité inter ministériel sur le financement des universités. J’espère que cela va se faire et ceci nous évitera des problèmes de ce type qui sont déplorables.

Aujourd’hui qu’avez-vous apporté de nouveau dans l’enseignement supérieur, depuis que vous êtes à la tête de ce ministère ?

Je suis au ministère pour appliquer une vision politique, parce que c’est le Président de la République qui a été élu par les Sénégalais donc c’est lui qui définit la vision politique. Et c’est dans le cadre de cette vision politique et de l’équipe gouvernemental d’Abdou Mbaye que je suis en train de travailler. La première des choses c’est de mieux faire connaître aux Sénégalais l’enseignement supérieur, la recherche et l’innovation, et surtout qu’ils comprennent bien que si on veut le développement si on veut le l’émergence économique, le levier pour faire cela c’est l’enseignement supérieur, c’est la recherche et c’est l’innovation. Ceci est un aspect très important

L’autre aspect est tourné vers les institutions d’enseignement supérieur. Nous avons besoin d’étudiants formés pour des compétences, pour des métiers pour servir l’économie. Je pense de plus les universités sont en train de se réorientées .C’est aussi de dire que nous n’avons pas assez d’étudiants, nous n’avons pas assez d’institutions d’enseignements supérieurs, il faut en créer de nouvelles. Et ces dernières doivent être porteuses de cette vision d’adéquations avec les besoins du monde économique et du terroir. C’est dans ce sens que Président a signé le décret créant l’université du Sine Saloum de Kaolack tournée vers l’agriculture et couvrant quatre régions : Kaolack, Fatick , Diourbel et Kaffrine. C’est dans ce sens aussi que la deuxième université de Dakar a été créée. C’est dans ce sens que l’institut supérieur d’enseignement professionnel de Thiès a démarré et que nous sommes en train de travailler pour la mise en place du réseau d’institutions de ce genre, avec un institut par région. Nous n’avons pas assez d’étudiants, nous allons en avoir beaucoup dans les années à venir. Et pour anticiper cela, nous sommes en train de finaliser la création de l’université virtuelle sénégalaise avec des espaces numériques ouverts. Et cette année comme les autres années nous avions eu beaucoup de soubresauts autour de l’orientation des nouveaux bacheliers. Grâce à l’accord du Président de la République, nous avons mis en œuvre le projet de les orienter dans les établissements d’enseignement supérieur privés mais dans des filières accréditées par le CAMES. Nous l’avons fait avec aussi une innovation, c’est-à-dire que ces étudiants se sont inscrits en ligne, il n’ont pas besoin eu besoin d’amener des papiers ni rien du tout. Aujourd’hui les orientations sont sorties sur le net, pour dire à chacun des 6638 étudiants qui se sont inscrits dans quelle institution d’enseignement supérieur privé ils vont aller et dans quelle région. C’est pour dire que nous avons travaillé, pour que la carte universitaire s’élargisse en formations professionnelles mais que les institutions se rapprochent des étudiants en essayant de couvrir le territoire national. De la même façon aussi, nous avons amplifié le transfert de la technologie vers les populations en implantant de nouveaux centres de recherches et d’essais dont à Louga que nous allons inaugurer dans quelques jours, mais ça sera à Saint-Louis, à Kolda, à Touba, à Bambay et à Matam.

Là où nous sommes en train de finaliser le projet de la Direction Générale de la recherche. Il nous faut construire cette recherche. Nous avons eu l’autorisation du Premier Ministre d’implanter l’administration de l’enseignement supérieur au niveau de Diamniadio.

Vous le savez, c’est tout le système qui va mal . Ne pensez-vous pas qu’il fallait commencer par la base, je veux dire au niveau primaire, moyen ou secondaire. Est-ce que l’État n’a pas fait ce qu’on appelle « mettre la charrue avant les bœufs »?

Il y a certain qui disent il faudrait réformer le système dans son ensemble. On ne peut pas attendre, on n’a pas le temps d’attendre.

Bientôt, sans doute, l’éducation nationale va tenir des concertations et nous allons ensuite faire le lien. L’enseignement technique et la formation professionnelle va faire aussi de même.

Il faut bien le savoir, chaque heure, chaque minute que nous attendons, nous sommes en train de sacrifier des milliers d’étudiants, parce que c’est un retard. Et aujourd’hui le retard ne se calcule pas au niveau national. Les étudiants sont tous branchés : sur Twitter, Facebook, sur plein de réseaux sociaux, etc. Ces réseaux sont internationaux. Le retard est international. Quand on forme un étudiant aujourd’hui, c’est vrai on le forme à partir des ambitions du Sénégal, mais quand cet étudiant est bien formé, il s’emploie sur l’étendu de la planète. Et là, on a des formations d’excellence que ce soit Saint-Louis, l’École Supérieure Polytechnique ou certaines écoles privées, nos étudiants sont employés partout en Afrique et dans le monde.

Il faut qu’ils mesurent qu’on n’a pas le temps et qu’on n’a plus le temps. Si nous ne voulons pas sacrifié nos jeunes. ET c’est ça que le Président de la république a compris en mettant en bonne place dans son programme la tenue de ces assises pour réformer le plus rapidement possible notre système. L’assurance que je veux dire aujourd’hui c’est que nous allons appliquer les réformes.


Ministre Mary Teuw Niane: « L’Etat n’a jamais dit qu’il va supprimer la généralisation des bourses ni ramener les inscriptions à 150.000 F »

Le comité de pilotage de la Concertation Nationale sur l’Avenir de l’Enseignement supérieur au Sénégal a approuvé un rapport général sur les différents ateliers de partage qui ont eu lieu du 6 au 9 avril 2013 à Dakar.

Par conséquent, les étudiants se disent inquiets sur certaines décisions prises lors de ces quatre jours  d’échange. C’est dans ce cadre que nous avons lancé une discussion sur internet via les réseaux sociaux pour permettre à certains étudiants de s’exprimer sur l’état actuel de l’enseignement supérieur du pays. Ainsi, nous avons remarqué que différentes idées y sont sorties. Du coup, l’idée d’aller à la rencontre du Ministre de l’enseignement supérieur nous est venue afin d’apporter quelques éclaircissements sur ces rumeurs qui circulent dans le milieu estudiantin sénégalais. Ainsi, M. le Ministre Mary Teuw Niane nous a accordé un entretien.

Monsieur le Ministre, tous les étudiants se disent que les frais d’inscription seront augmentés de même que les tickets pour la restauration. Qu’avez-vous à leur répondre ?

M. Mary Teuw Niane: Il y aura sans doute une étude de faisabilité au niveau des œuvres sociales, du coût des chambres, etc. Les gens qui payaient en 1963, 3000 f la chambre, ce n’est pas raisonnable de payer le même montant en 2013. C’est la même chose, payer 6000 f les droits d’inscription, 4300 f et quelques en 1963, ce n’est acceptable de payer la même chose actuellement. Ce n’est pas raisonnable ! Et il faut dire aux gens ce qui est raisonnable.

Nous notre objectif, c’est que nos universités publiques forment des étudiants de même qualité ou de meilleures qualités que des étudiants qui vont se former à l’étranger. Comme c’est dit dans la concertation, le label « Étudier au Sénégal » est pour nous un label qu’il faut développer. On ne peut le développer dans la médiocrité.

Est-ce qu’il faut continuer? Que les étudiants s’entassent comme ils s’entassent dans les amphithéâtres ?

Non ! il faut changer cela. Et pour changer cela, il faut que chacun apporte une part de sa contribution.

Je mettrai une commission ad hoc dans les jours à venir. Et quand le  Centre des Œuvres Universitaires de Dakar (COUD) et le Centre régional des œuvres universitaires de Saint-Louis (CROUSS), l’audit aura été faite, parce que il faut un audit pour voir comment ça marche. Et après il y aura une commission ad hoc dont les étudiants seront membres pour fixer des prix raisonnables, mais les prix pratiqués aujourd’hui ne sont pas raisonnables.

Une autre question qui préoccupe les étudiants : est-ce que le l’État supprimera la généralisation des bourses et aides ?

M. Mary Teuw Niane: L’État n’a jamais dit qu’il va supprimer la généralisation des bourses. C’est ça l’analyse aussi bien du pré-rapport de la concertation que l’analyse même de la concertation : Il faut rationaliser la gestion des bourses, il faut apporter l’équité dans l’attribution des bourses. Parce que les bourses, c’est un moyen d’orientation politique de l’enseignement supérieur. Donner à tout le monde des bourses, non seulement, ce n’est pas raisonnable mais ce n’est pas équitable. Que mon enfant ait une même bourse que le fils de paysan, ce n’est pas équitable. Il nous faut seulement dire, regardons comment donner ces bourses. Est-ce que aujourd’hui, par exemple les étudiants qui font la science, la technologie, qui font l’agriculture, l’élevage qui sont des priorités nationales, ceux-là ne devraient pas être prioritaires ? Est-ce que le fils d’ouvrier, le fils de paysan, l’orphelin ne devraient pas être prioritaires par rapport aux fils de cadres, de ministres, de députés et autres ? Je crois qu’il nous faut revenir à une réalité ? Nos universités doivent être bien équipées, et il n’est pas, à mon avis, raisonnable que 70% des ressources soient le social et que le pédagogique n’est que 30%. Je pense que c’est quelque chose de tout à fait simple, que tout le monde peut comprendre . Ainsi il faut seulement dire la vérité aux gens.

                                                                    

Maimouna Pam, étudiante à la FASEG

J’interpelle le Ministre sur le montant des bourses. Je pense que 38.000f ou 18.000f ne permettent pas à un étudiant de vivre correctement ici à Dakar. Peut-on s’attendre à une augmentation de ce montant ?

M. Mary Teuw Niane: Moi je considère qu’on a une masse de quarante milliards pour les bourses. Les universités réunies pour faire fonctionner le pédagogique ne reçoivent pas trente milliards. Ce qui est le plus important, c’est que les étudiants soient dans de meilleures conditions d’études, qu’ils aient les appareils qu’il leur faut pour faire leurs travaux pratiques, qu’ils soient dans de petits groupes où ils peuvent travailler et bien encadrés. Parce que, une grosse partie des étudiants qui sont dans nos universités publiques sont quant même issus de couches défavorisées. Il ne serait pas raisonnable pour le pays, que ces étudiants-là soient dans des universités de seconde zone et que ce sont ceux qui ont les moyens qui envoient leurs enfants à l’étranger ou dans des écoles privées huppées qui, dont les enfants vont avoir les meilleures formations. La mission première de l’enseignement supérieur et de la recherche, c’est de donner une formation de qualité aux étudiants, ce n’est pas d’assurer la popote.

Diatouwaly sene


                                                                 

 

Diatou Waly Sène – Département Anglais

Monsieur le Ministre comment comptez-vous faire avec vos collaborateurs et tous les acteurs du système pour réformer l’enseignement supérieur et mieux pour l’adopter à nos réalités, faire de sorte que ça soit adéquat avec le marché de l’emploi […]?

M. Mary Teuw Niane: Je la remercie beaucoup, parce qu’elle pose la problématique qui remet en cause tout ce qui a été dit. Les filières qu’elle veut faire ce sont des filières qui demandent des ressources. Si vous voulez faire de la logistique, il faut que vous ayez les moyens, que vous soyez bien équipé en informatique, que les étudiants aient la possibilité d’aller au port, à l’aéroport, d’aller dans les gares de visiter des ports de la sous région etc. Cela demande des ressources, c’est pourquoi on ne peut pas tout mettre dans le social. Si on veut faire du multimédia ou bien de la traduction, il faut avoir des laboratoires de langues. C’est coûteux, il faut les équiper. Et l’encadrement ne peut être qu’en petits groupes. Donc il nous faut mettre le plus de moyens dans l’enseignement supérieur, dans la formation et dans l’équipement. Et c’est comme cela que nous allons créer des filières professionnelles. C’est aussi changer la mentalité des enseignants, et aussi de ceux qui gèrent nos institutions d’enseignements supérieurs. Il est plus facile de continuer depuis vingt ans, trente ans, à enseigner la littérature britannique ou la, littérature française. On devrait pouvoir s’interroger au niveau de ces filières, quelles sont les nouvelles opportunités que ces filières offrent ?

Elle est cultivée, elle a vu pas mal de filières qu’elle peut faire. Et c’est en cela que nous allons grâce à la Direction de l’Enseignement Supérieur, grâce aussi à la réforme LMD (License-Master-Doctorat), revoir les filières de formations, revoir les méthodes de formations et c’est en cela que les contrats de performance vont apporter un plus. Parce que ces derniers vont apporter les moyens qui permettront d’équiper et de créer un environnement de travail pour mettre en place ces nouvelles filières dont elle parle.

A suivre (deuxième partie)


Système éducatif sénégalais : des mots dans les maux

Intérieur d'un abri
Intérieur d’un abri
Pour réformer un système, il nécessite des moyens et des ressources. Au Sénégal, le système éducatif au  cycle primaire a été réformé sans ces derniers.

Manque de formations pour les enseignants
En évoquant la généralisation du Curriculum de l’éducation de base (CEB), l’ancien ministre de l’éducation, Pr Kalidou Diallo disait ceci : « on ne peut pas commencer un marathon en boitant ».
Paradoxalement, l’Etat sénégalais a généralisé cette réforme de l’éducation en boitant. Et je dis pire même : il s’est lancé dans un marathon avec un seul pied.
Pour que cela soit compris il faudrait quelques petites explications.
En effet, le CEB a été généralisé sans un accompagnement en intrants. Donc nous pouvons dire que le Sénégal ne dispose pas de moyens nécessaires pour adopter ce nouveau système. D’une part, le plus grand nombre d’enseignants sont issus de la «vieille école » si je peux le dire ainsi, par comparaison aux anciennes méthodes et à celles nouvelles, issues du CEB. En conséquence, tous ces enseignants devraient bénéficier d’une bonne formation pour entamer ce virage. Au contraire, ce sont des séminaires de cinq jours seulement qui ont été organisés pour former ces pratiquants. Et plus grave encore, la plupart des inspecteurs qui animaient ces ateliers n’ont pas une  maîtrise parfaite de l’ensemble des procédés à réunir pour arriver à l’essence du curriculum. Le résultat est évident, les formés auront une compréhension floue sur les techniques à adopter. Du coup, chacun y va avec sa propre compréhension. Dès lors, les contenus et les moyens ne seront pas harmonisés. Par contre les évaluations en fin de cycle (sixième année) sont harmonisées. Par ricochet l’objectif essentiel visé, les résultats attendus sur les apprenants ne seront jamais atteints.

Absence d’outils pour les apprenants
D’autre part, il existe un manque criard d’intrants pour concrétiser le contenu du curriculum.
En effet, les séances d’apprentissages, toutes les évaluations, les exercices en général sont centrés sur des supports. Par conséquent, l’enseignant devrait avoir tous les outils nécessaires (manuel et matériel) pour entrer dans le « bain » d’un enseignement adapté au curriculum. Et aussi, chaque apprenant devrait disposer d’un cahier (livre) d’exercices dans les différentes matières, même chose pour les cahiers d’intégration. En plus, il leur faut des albums de lecture, -livres sous formes de bandes dessinées pour certains niveaux-.
Ceci dit, il nécessite d’énormes moyens financiers pour se lancer à la généralisation d’un tel programme. Car, chaque année, des millions de manuels devraient être édités pour tous ces milliers d’élèves du cycle primaire.
Malheureusement aucun effort n’a été effectué dans ce sens. C’est seulement lors de la généralisation du CEB, en octobre 2009, que précisément des cahiers d’intégration ont été confectionnés pour les élèves de ces cours : CI, CP et CE1. Vous le constatez, rien des autres outils que nous avons cités plus haut. Pourtant c’était la première année, mais même les maîtres n’avaient pas les ressources sur lesquelles sortiront les enseignements à dispenser tels qu’ils sont écrits dans les guides du CEB. La situation ne fait que s’empirer depuis lors. Les maîtres n’ont aucun support, aucun manuel pour enseigner comme il le faut. C’est le même cas pour les apprenants, aucun cahier d’exercices pour consolider ces quelques enseignements fondés sur le curriculum que certains maîtres essaient de respecter tant bien que mal.

Évaluer sur des principes non maîtrisés
Ce qui est inquiétant aujourd’hui, c’est que les élèves qui étaient au CE1 lorsque la généralisation du programme a été effective sont au CM2, en d’autres mots à la dernière année du cycle primaire. Toutefois, ils seront évalués sous les méthodes du curriculum.
Quel paradoxe ! Évaluer un apprenant dans un système d’évaluation dont, le correcteur ne maîtrise ni le contenu des épreuves ni l’élaboration, encore moins la technique d’attribution de points, la correction.
Et pourtant les autorités éducatives sénégalaises savent pertinemment qu’aucun effort, aucun accompagnement pour arriver à  la réussite de ce nouveau système d’enseigner n’a été effectué.
C’est à trois mois des épreuves du Certificat de fin d’études élémentaires que certaines inspections de l’éducation et de la formation organisent un soi-disant séminaire d’une demi-journée pour faire comprendre aux enseignants qui tiennent des classes de CM2 la nouvelle manière d’évaluer.

L’enseignement supérieur changera t-il la donne ?
Le proverbe wolof dit: « garab thia bamouy ndaw lagn kay dioubanti». On pourrait le traduire littéralement ainsi : «l’arbre se redresse lorsqu’il est petit».
Récemment un comité de Concertation nationale pour l’avenir de l’enseignement supérieur au Sénégal (Cnaes) a été mis en place, sous la présidence de l’éminent intellectuel, le Pr Soueymane Bachir Diagne.
Nous ne pouvons que saluer cette initiative. En revanche, dans le sens de ce proverbe wolof, il fallait commencer par la base, autrement par le primaire pour ainsi aboutir au supérieur. Mais là, on assiste à ce que l’on pourrait dire, « mettre la charrue avant les bœufs ».
Les autorités devraient être rassurées que les réformes on été effectives dans les cycles du primaire, moyen et secondaire et en même temps s’occuper du supérieur. Car, ces différents niveaux du système éducatif sénégalais partagent les mêmes mots et  maux.
L’offre de formation publique de l’Etat n’est pas en phase avec les  besoins que nécessite un développement économique. L’Etat sénégalais ne forme ni des Hommes pour la compétition sur  le marché de l’emploi ni des Hommes capables de se créer des emplois.
Mais actuellement nous pouvons espérer avec ces grands universitaires. Pour les nommer, Pr  Mary Teuw Niane à la tête du ministère de l’enseignement supérieur, Pr Abdoulaye Sock, directeur de l’enseignement supérieur et le Pr Souleymane Bachir Diagne pour diriger la concertation sur l’avenir de l’enseignement universitaire. Tous ces trois ont une maîtrise parfaite du milieu de l’enseignement supérieur, non seulement sénégalais mais aussi international. Une expérience riche et un carnet d’adresses riche, voilà ce que partagent ces trois intellectuels. En conséquent, ils devront être capables de trouver des solutions afin d’avoir un enseignement supérieur de qualité pour l’avenir du Sénégal.
Car ils avaient tous des projets, des visions pour l’enseignement supérieur.
Mais tout cela ne sera pas réalisable si les enseignements au primaire, au moyen et au secondaire ne seront pas réformés.
Grèves des enseignants, une école publique sous menace à cause des crises répétées, manque de formation des enseignants, manque d’intrants pour les apprenants, des milliers d’abris provisoires à travers le pays, tant de maux qui gangrènent le système éducatif, tel que, des états généraux de l’éducation seraient les bienvenus.  Mais c’est connu, le Sénégalais est très fort en matière  de production d’idées et d’élaboration de documents. Mais quant à la concrétisation, à l’application, c’est tout le contraire. Au Sénégal, on réfléchit, on écrit et on le range dans les tiroirs.
En 1981 les états généraux de l’éducation et de la formation ont été tenus mais jusqu’à nos jours aucune des conclusions n’a été exploitée.
Une chose est certaine, l’éducation, autrement la formation attribuée à la  population est capitale pour le développement d’un pays. Et c’est dès le bas âge, l’enfance, que l’éducation doit commencer, c’est cela la logique.
Et si nous voulons façonner des citoyens pour un Sénégal émergent, commençons par les enfants.


Incendie au marché central de Bujumbura : des Sénégalais dans la désolation

Icendie_BujumburaLe 27 janvier passé le plus grand marché de la capitale burundaise, Bujumbura,  a été ravagé par des flammes. Un incendie qui a duré des heures à cause du retard des secours et de l’accès difficile sur les lieux.
Plusieurs centaines de commerçants ont perdu tous leurs biens et aussi, des pillages ont été signalés. Selon certains témoignages, « on ne pouvait pas distinguer commerçants et voleurs. »
Parmi les sinistrés, il y a une cinquantaine de Sénégalais. Ces derniers sont les plus grands malheureux de cet incendie, car ils n’ont trouvé aucune assistance. C’est ainsi que  l’équipe de Sunucause, une association qui prône le « web humanitaire » a été contactée par Amadou Thiam qui fait partie de ces personnes qui avaient vu toutes leurs marchandises partir en fumée.
Voici ce qu’il a expliqué : « La plupart des Sénégalais qui vivent dans ce pays s’activent dans le commerce. Nous avons tout perdu, d’autres se sont découragés et nous ne savons plus quoi faire. Certains ont duré ici et aujourd’hui ils n’ont pas de passeport. Elles nous avaient promis de nous les faire ici,  mais jusqu’à présent  rien n’a été effectué. Comme vous le savait, nos autorités ne sont là que pour leur propre compte. »
Et c’est vrai, les autorités diplomatiques et consulaires sénégalaises ont l’habitude de ne pas s’occuper ou même ne pas se soucier des problèmes que vivent leurs concitoyens. Elles sont sur place grâce à ces émigrés, sans eux on n’allait pas les nommer à ces postes. Elles sont bien logées et bien payés. Mais ces personnes  n’ont aucun souci, elles ne se posent jamais la question à savoir si le travail qui leur a été attribué se fait comme il le faut.
Le consul qui devrait s’occuper de ces sinistrés est au Sénégal depuis un an. Comment peut-on concevoir cela ? Porter le titre de consul à Bujumbura et retourner  vivre au Sénégal! Je qualifie cela d’un abandon de poste. Néanmoins, les ministres des Sénégalais de l’extérieur ou des Affaires étrangères ferment souvent les yeux sur ces types de cas. La première chose à faire quand ils sont nommés, c’est d’effectuer d’autres nominations qui ont comme critères des liens politiques ou amicaux. Le résultat est facile à deviner : pas de  rendement  ni de sérieux dans le travail.
 imageincendie
« Actuellement, il y a quelques uns qui commencent à quitter le territoire pour se rendre dans les pays voisins. Mais ils le font avec des papiers congolais, il n’existe pas autre moyen. Dans ce pays on ne peut pas sortir sans papiers administratifs. Seuls, ceux qui n’ont pas trouvé de solutions sont restés ici. », confie le monsieur.
Ces Sénégalais ont les mains vides aujourd’hui et ils demandent de l’aide de la part des autorités sénégalaises. Surtout au ministère des Sénégalais de l’extérieur qui n’a pas réagi jusqu’à nos jours.
« Ce que nous voulons auprès de notre État, c’est une aide financière qui pourrait nous permettre à reprendre nos activités, à défaut de cela qu’il nous aide à avoir des passeports afin que certains qui souhaiteraient quitter le pays puissent le faire. Là où nous sommes, nous ne pouvons pas rentrer au Sénégal car nous n’avons pas de papiers administratifs. », précise Amadou Thiam.
 Capture
Aujourd’hui, c’est l’ancien ambassadeur du Sénégal au Mali, M. Mankeur Ndiaye qui est ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur. Pour un petit rappel, c’est ce monsieur qui avait « organisé » l’exfiltration de l’ex président malien Amadou Toumani Touré, qui vit depuis lors au Sénégal. Mme Seynabou Gaye Touré, est  ministre déléguée auprès du ministre des Affaires étrangères, chargée des Sénégalais de l’Extérieur.

Je me demande pourquoi tardent-ils à réagir ? Et particulièrement Mme Seynabou Gaye.